Le violoniste

Ces couples qui passent autour de moi. Ils ne voient rien, ils n'entendent rien.
J'aimerais m'enfuir dans cette porte bleu sombre au fond du tableau. Dans un monde de gouache où mes notes seraient longues et dissonantes. Où les fautes ne se remarqueraient pas, masquées par l'épaisseur des traits. Ceux-ci formeraient une croche afin que je m'accroche au monde.
Un rêve violet, un rêve bleuet, frappé de coups de pinceaux.
Je vois ces femmes lasses, je vois ces hommes fiers. Et je joue une éternelle mélodie d'hiver.

Sophie Giverny